Question au ministre de la Santé sur l’inquiétante dégradation de la santé mentale chez les jeunes femmes

Lors de l’audition au Sénat de Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé, je l’ai interrogé sur les chiffres publiés par la DREES, qui font état d’une forte augmentation des gestes suicidaires et d’automutilation chez les adolescentes et les jeunes femmes entre 15 et 24 ans.

Depuis fin 2020, la santé mentale des jeunes femmes s’est fortement dégradée. C’est ce que montre une étude de la Drees publiée en collaboration avec Santé publique France. « En psychiatrie, le taux d’hospitalisations pour geste auto-infligé de la patientèle féminine âgée de 10 à 19 ans double entre 2012 et 2020 ,puis double de nouveau entre 2020 et 2022», indique la Drees dans le communiqué de sa nouvelle étude. Le geste auto-infligé correspond à une tentative de suicide ou une automutilation non suicidaire (scarifications, brûlures, coups contre un mur, etc.).

Depuis le Covid, les alertes se sont multipliées. Monsieur le Ministre, que compte entreprendre votre ministère ? Pour voir ma question et la réponse du ministre de la Santé :

https://videos.senat.fr/video.4646961_664ca9e2f1a8d.feuille-de-route-de-la-sante–audition-de-f-valletoux-?timecode=8921000

Comment expliquer que cette augmentation chez les jeunes femmes ?

L’étude soulève l’existence « d’expressions différenciées de la souffrance psychique » entre les jeunes femmes et les jeunes hommes. En effet, « les différences d’expression du mal-être psychique selon les sexes sont cliniquement reconnues » . D’un côté les jeunes hommes externaliseraient davantage à travers le développement d’addictions ou de comportements violents ou à risque. Les femmes seraient elles davantage sujettes aux dépressions et angoisses, qui sont des formes dites intériorisées  du mal-être.

Enfin, les différents territoires de résidence des patientes, ruraux, urbains ou banlieue sont tous concernés par cette hausse inquiétante d’hospitalisation qui alerte sur la santé mentale des jeunes femmes.